Avec le retour de l’automne et du temps maussade, j’entends déjà dans mes oreilles sonner le doux nom de : gale de boue. Avec le retour de la pluie (et même s’il y en avait besoin), les chevaux au pré vont recommencer à patauger dans de la gadoue. Et c’est ainsi que notre amie la gale de boue, que l’on avait enfin éradiquée au mois de juin, va repointer le bout de son nez. Alors que faut-il faire ? Vaut-il mieux prévenir ou guérir ? Je vais essayer de faire un tour de cette maladie qui peut être très handicapante.
Qu’est-ce que la gale de boue ?
La gale de boue, aussi appelée dermatophilose, est une affection bactérienne de la peau. Elle se manifeste le plus souvent lorsque le cheval vit dans des conditions humides et boueuses. Mais elle peut aussi se déclencher lorsque la peau du cheval est soumise à des conditions sèches et poussiéreuses, qui auront un effet abrasif. Elle se situe préférentiellement dans le pli du paturon.
Ce qu’il faut savoir : la gale de boue est une affection totalement distincte de la gale, qui est provoquée par un parasite.
Mécanisme de l’affection
La peau est séparée en deux couches : le derme et l’épiderme. La bactérie responsable de l’affection se développe dans l’épiderme (couche superficielle) au niveau des follicules pileux. Elle est ensuite capable de se propager aux follicules proches et donc entraîner une augmentation de la taille des lésions.
Le contact avec les agents irritants (boue par exemple) produit des lésions aux endroits où la peau est plus fine et sensible (pli du paturon, talon, …). Ces lésions vont ouvrir la porte à la bactérie présente dans l’environnement de ton cheval. Elle se répand ensuite en détruisant les couches superficielles de la peau (épiderme), en laissant une surface nue et humide.
De plus, cette bactérie peut produire des spores. Cela correspond à une forme résistante de la bactérie. Cela lui permet de garder son pouvoir infectieux pendant plusieurs années. C’est pour cette raison qu’un cheval ayant développé cette affection une année, est plus susceptible de la déclencher de nouveau par la suite.
Les symptômes
Cette affection entraîne des lésions cutanées qui ressemblent à des crevasses. C’est une affection initialement bénigne mais qui peut être malheureusement très douloureuse pour le cheval. De plus, elle est très compliquée à soigner. La bonne nouvelle c’est que contrairement à la croyance, elle ne se transmet pas. Donc si ton loulou partage son pré avec des chevaux atteints, il ne l’attrapera pas pour autant !
Cependant, en l’absence de soins adaptés, l’infection va s’étendre. Ainsi, tu pourras voir apparaître de réelles crevasses douloureuses au niveau des pieds de ton cheval. Ce stade de l’infection peut entraîner des boiteries (suite à la formation de petits œdèmes) et un engorgement du canon. Voir même se transformer en lymphangite ! Dans ce cas là, le traitement par antibiotiques oraux sera inévitable et recommandé.
Traitement curatif
Une fois que la gale de boue s’est déclarée, je vous préviens, le traitement va être long et fastidieux…
Il faudra appliquer le protocole suivant tous les jours (dans la mesure du possible) :
- Nettoyer la zone lésée avec de l’eau. Bien enlever la boue qui traîne. Puis bien sécher la zone.
- Appliquer une solution antiseptique qui ne pique pas : Betadine ou Biseptine (chlorhexidine). En cas de doute tu pourras te renseigner à la pharmacie.
- Appliquer une crème cicatrisante comme par exemple : vaseline soufrée (préparée en pharmacie), Dermaflon, …
Une alternative à la crème cicatrisante pourrait être le miel. Je ne l’ai jamais essayé dans ce cas là car ma jument n’a jamais fait de gale de boue. Par contre, c’est très efficace sur les plaies béantes 🙂
Si vous ne voyez pas d’amélioration malgré le traitement, je vous conseille de supprimer la cause de l’affection. Par exemple, s’il s’agit de la boue, il faudra trouver un endroit sec pour ton loulou pendant un temps (le temps que l’affection régresse).
Traitement préventif
Si ton cheval est sensible à cette infection, ne lui coupe pas les fanons. Ils servent justement de gouttière afin d’éviter l’humidité dans cette zone du paturon. Par contre, tu pourras les désépaissir (ainsi que les poils du pli du paturon). Cela permettra d’éviter la stagnation de l’humidité.
Il te faudra essayer d’éviter les terrains trop humides. Je sais bien qu’avec un cheval au pré c’est très compliqué… Mais sécher la zone dès que possible (après chaque séance par exemple).
Enfin, la vaseline (ou toute pommade grasse) peut être utile pour prévenir cette infection. Il faudra appliquer une grosse couche sur le paturon. Cependant, une fois l’infection déclenchée, il faudra cesser ce procédé qui rend les soins plus difficiles.
Tu as d’autres recettes de grand-mère pour aider les autres cavaliers à débarrasser leurs chevaux de cette infection ? N’hésite pas à les poster en commentaires !